Récit sortie cross du MAW

Voici des aventures riches en émotions du groupe cross du club qui a eu lieu en début juin dans les Alpes. Merci à Cécile pour son récit haut en couleurs.

Bonne lecture

Compte rendu de la sortie cross Alpes 2022

Du 4 au 12 juin s’est tenue la sortie « cross CFD » du Markstein Airways organisée par Jonathan.
L’objectif annoncé de cette sortie était le suivant : voler en groupe afin de marquer des points pour le club à la Coupe Fédérale de Distance (ou CFD) mais surtout et avant tout…se faire plaisir ! En tant que nouvelle arrivante sur cette sortie existant depuis longtemps, il m’incombe de vous la raconter avec force détails truculents !

Le départ est donné à partir de Thann le samedi matin, dans la navette 9 places louée pour l’occasion, avec les Calligaro père & fils, Laurent, Matthieu et moi.
Nous récupérons Guy à la frontière franco-suisse, le reste de la clique qui est déjà disséminée sur le massif alpin (Guilia, Morgane, Léon et Francis) nous rejoindra sur place.

Arrivés dans les environs d’Annecy, je prends la température auprès des locaux.
Les abords immédiats du lac ont l’air surchargés : du vent en altitude a poussé les gens de la Yaute vers Planfait et la pré PWC est prête à partir de Montmin. De plus le vent n’est pas top pour un vol autour du lac…

Un de mes contact locaux me conseille de tenter le Semnoz.
Le groupe ne connaît pas mais se laisse convaincre.

Après des courses rapides histoire d’optimiser le repas du soir, des fois que nous rentrerons tard, nous voici au déco après avoir récupéré ma copine Cécile P. qui se trouve aussi dans le coin.
Le local qui nous a conseillé le site pose au déco (si poser peut être un qualificatif adéquat pour le cratère qu’il nous propose) et nous indique un plaf à 1800-1900 avec une masse d’air bougonne.
Je détaille rapidement au groupe le parcours classique qu’on fait ici, avec un AR à la croix du Nivolet et tout le monde se met en l’air pour tâter du thermique.
Il est déjà plus de 16h, mais tandis qu’une partie du groupe reste sur place dans une masse d’air assez malsaine et peu lisible, 4 pilotes (Cécile, Guy, Jonathan et Calli) réussirons à déclarer ensemble l’aller-retour au Nivollet.
Et paf, 200 points à la CFD vol de groupe pour le club !

Laurent a eu entre temps la gentillesse et poser (plus élégamment, on espère !) au déco pour récupérer la navette. Cela facilite la récupe et nous partons prendre possession du gîte, celui habituellement loué par le club sur les hauteurs d’Albertville.
La soirée se terminera autour d’un barbecue et de son succulent taboulé, mélange artisanal de diverses substances dont Francis fera des cauchemars le reste de la semaine.

Le dimanche 5, la météo est capricieuse avec des développements orageux et de la pluie. Nous décidons malgré tout dans l’après-midi de monter à Montmin afin d’observer les conditions.

Une grappe est en l’air, les cunimb gonflent et ont l’air de passer de part et l’autre, à Doussard et au Parmelan, ce qui me décide à me mettre en l’air, mais réfrène à raison le reste du groupe. Ils n’ont pas tort : ça secoue et ça monte de partout, je pousse du Roux au Lanfonnets et au Lanfont, avant de poser à Talloires presque sous la pluie.
Je paie alors mon coup à boire à l’attérro au groupe qui est venu me chercher.
Nous y sommes rejoints par Xavier et j’ai un bel auditoire pour écouter mes exploits de gestion de départ en autorotation sur ce vol. Vive les SIV !

Le lundi, la météo est meilleure mais toujours ventée en altitude. Tous les signaux m’indiquent une possibilité au Sire, encore un site que la moitié du groupe ne connaît pas.
Mais certains l’ont entre-aperçu le samedi lors de l’AR depuis le semnoz, alors pourquoi pas. On se met en route et à l’atterro, on rencontre Hélène et Carole, 2 habituées, qui confirment notre choix.

Au déco du Sire, après la petite marche d’approche, nous retrouvons par hasard un stage cross d’Erwan Didriche et quelques copains locaux.
Tout le monde rêve d’un grand tour dans les Bauges ou au-delà vu les prévisions du jour !
Notre plan de vol : Nivollet-Revard-Banges-Semnoz-Roc des Bœufs-Mageriaz et retour au Sire. C’est ambitieux mais possible…
Le groupe d’Erwan vise un retour à Samoens par le massif des Bornes et les Aravis et décolle avant nous. Curieux, nous mettons Calli en pirate sur leur fréquence pour avoir les infos sur comment se passe leur progression sur le massif.

La première partie de notre vol se passe très bien mais arrivés au Semnoz, la même masse d’air inhospitalière et illisible que le samedi nous y attend.
De plus un gros voile est venu couper la convection et tout le monde rame au relief.
Le groupe d’Erwan décide d’aller poser, très vite suivi par la majorité des Mawiens.
Je me retrouve seule en l’air, avec quelques voiles que je ne connais pas mais qui entament le retour vers Chambéry.
Je décide que pour des raisons logistiques il faudrait que je m’approche au max de notre point de départ afin de récupérer la navette.
Après un vol entier à parler avec les écureuils (je pense d’ailleurs être devenue bilingue humain-écureuil à force), je réussis tant bien que mal à retourner au Sire et à y poser.
Victoire !
Moi qui ai souvent fait ce cross, jamais je ne l’avais autant fait par le bas. Mais ça a marché !

Je reprends le camion, fais un petit passage touristique au Pont de l’Abîme et récupère le groupe à côté de Gruffy.
Matthieu et Léon auront été récupérer la voiture de Giulia à l’atterro.

Retour au gîte avec une belle déclaration de vol de groupe vu que nous arrivons à faire plus de 25km à 9 pilotes !

Le mardi, les prévisions ne donnent initialement rien de très exploitable en cross avant l’après-midi.
Les 3 filles du groupe décident donc très égoïstement de laisser choir ces messieurs et de s’échapper au spa à Aix les Bains, où nous bullons pendant que nos compères vont s’envoyer en l’air à St Hilaire (quelle rime !).

Patrick et Francis réussiront un 25km AR tandis que les autres, refroidis par les conditions toniques et nord au déco, plus la vision des cumulus inquiétants stationnés au-dessus des falaises les observeront sans souhaiter les rejoindre.

Le groupe complet se reforme à Verel en milieu d’après-midi, encore un site que je connais mais que beaucoup découvrent.

Il est presque 18h, nous partons initialement pour un vol du soir mais un ciel magique et des conditions surnaturelles nous poussent sans encombre et assez facilement jusqu’au Semnoz.
Et là, enfin un Semnoz tel que je le connais : généreux et allumé !
Mais je grelotte, comme Guy, car nous avons fait l’erreur de peu ou pas nous habiller.
Nous n’imaginions pas de telles conditions à cette heure-là et de monter à près de 2000 !
Le ciel est parsemé de cumulus tous identiques comme si nous étions en plaine.
Pour assurer le bouclage du circuit avant la fin de la convection le groupe rebrousse chemin vers Chambéry, mais mon côté sale gosse et ma lassitude a polisher ces falaises depuis le début de la semaine me pousse à jouer le chien fou.
Je n’arrive pas à convaincre le groupe de me suivre donc je pars seule : Roc des Bœufs, Trelod, Arclusaz, les km défilent avec des pointes à 67km /h le vent dans le dos.
Je n’arrive néanmoins pas à raccrocher le Grand Arc, appréhension à me jeter derrière l’Arclusaz avec du NO fort, et manque de foi à décaler le thermique vers l’entrée de la Maurienne depuis Chamoux.
Je pose à 20h à l’entrée d’Albertville après 64km et rentre au gîte en stop avec un sympathique chauffeur Uber Eats.

Le reste du groupe bouclent un beau 50km et finit la soirée au chinois à volonté de Chambéry avant de rentrer.
Encore un vol de groupe à 9 pilotes, où malheureusement quelques-uns auront mal interprété les limites de la CTR de Chambéry. Du coup plusieurs vols ne seront pas compatibilisés….
La trace sur AYVRI est jolie quand même !
https://ayvri.com/scene/g0jgp4wqjo/cl437zn8q000a366ufp5qhahn

Le mercredi, nous abandonnons tout espoir de vol et remplaçons le parapente par une escale sportive-gourmande dans le Beaufortain, avec une belle randonnée vers un lac de montagne et un arrêt à la fromagerie locale.

Nous en revenons avec fromages, vins et diots, de quoi nous nourrir ainsi que nos hôtes qui nous rejoignent pour une sympathique soirée tous ensemble.

Le jeudi est identique au mercredi quoi que plus pluvieux encore, et nous nous réfugions au cinéma à Annecy.
La claustration nous donne aussi l’occasion d’étudier de près la météo, qui ne s’annonce pas aussi fameuse qu’espérée sur les Alpes pour les jours qui viennent.

Qu’à cela ne tienne, nous faisons un pari : passer par le Poupet et revenir sur les Vosges, où des conditions géniales sont annoncées pour le week-end.
Encore un site que le groupe ne connaît pas en cross, j’ai la pression mais ils me font confiance.
Les yeux rivés sur les balises et les messages des locaux que je connais, nous arrivons sur place un peu indécis.
Un échange avec plusieurs pilotes nous conforte : ça va sortir en cross vers le sud !
Effectivement, c’est ce qui se passe et nous changeons de registre avec un joli vol de plaine en direction de Lons le Saunier.
Beaucoup d’entraide sur ce vol, ça vole vite avec du 20-25km/h de vent dans le dos par moments, il faut bien décaler en enroulant, mais nous arrivons à produire encore un joli vol et tout le monde sort ravi de cette découverte.
Jonathan le premier car il pose le plus loin, à 50 km du déco !
De l’avis des locaux ce jour-là, c’est une très belle distance au vu des conditions.

Retour vers l’Alsace et après un bon restaurant à Altkirch, chacun rentre dans ses pénates avec la promesse de se retrouver à Oderen le lendemain.

Sous un ciel très sympa, le groupe enrichi de quelques membres disponibles pour l’occasion fait un beau circuit qui les mène du Treh au Col du Bonhomme, puis au ballon d’Alsace en passant par le Drumont.
Hélas de retour au Treh la masse d’air est devenue stable et il n’est pas possible de faire une dernière branche au Grand Ballon, ce qui aurait fait passer la barre des 100 kilomètres !
Le vol du dimanche est plus technique, plus venteux et le groupe termine la semaine par un vol pour le moins dispersé.
Seuls Francis et Calli pourrons déclarer un vol commun, tous les autres ayant choisi des trajectoires et des stratégies différentes.

Comme on l’a vu, voler en groupe n’est pas toujours facile, et c’est bien pour cela que le MAW organise tous les ans cette sortie pour ses crosseurs, histoire de donner des réflexes de groupes et créer des habitudes. Car c’est bien connu, ensemble on va plus loin !

Pour ma part, mes copains de vol m’ont laissé carte blanche et je participe à la compétition de Thur Vol Libre durant ces 2 jours, et je finis 15ème au général sur 41 et 2ème féminine sur 6 pilotes.

Au final, même si cette semaine de vol n’aura pas été émaillée de très grandes distances, on peut retenir qu’elle a rimé avec optimisation !
Des Alpes aux Vosges en passant par le Jura, nous aurons découvert de nouveaux sites et accepté de modifier nos habitudes, afin de réaliser de beaux vols collectifs et de nous faire plaisir ensemble.
Grâce à cela, à la fin de la semaine, le MAW pointe à la 25ème place des clubs à la CFD mais surtout à la 6ème place en termes de vols de groupe !

Votre gentille rédactrice
Cécile Haenel